Biographie de Ladysmith Black Mambazo

Ladysmith Black Mambazo est un groupe vocal sud-africain, fondé en 1960 par Joseph Shabalala. Célèbre pour ses performances a cappella, il est représentatif des styles mbube et isicathamiya. Sa composition a évolué au fil des années. Il a été rendu mondialement célèbre grâce à sa participation à l’album de Paul Simon Graceland. Joseph Shabalala créa un premier groupe en décembre 1960 sous le nom de Ezimnyama Ngenkani (Les Noirs), qu’il recruta au sein de la famille Shalabala, les frères et cousins de Joseph. Leur réputation ne dépassait alors pas les limites de la ville de Ladysmith d’où ils étaient originaires. En 1964, après avoir fait plusieurs rêves dans lesquels il entendait un chœur chantant des harmonies de la musique traditionnelle zouloue, l’isicathamiya. C’est ainsi que Ladysmith Black Mambazo fut formé. C’est Shabalala qui trouva le nom en greffant au nom de leur ville l’adjectif « noir », symbolisant le bœuf noir, considéré comme le plus puissant des animaux de la ferme, et le nom mambazo, qui signifie « hache » en zoulou, pour symboliser la capacité du groupe à « tailler en pièces » ses adversaires lors des concours. Ils participèrent en effet à des compétitions de chant traditionnels, mais ils étaient tellement au-dessus de leurs adversaires que, en 1973, on finit par leur interdire d’y prendre part, sinon pour s’y produire hors compétition. Peu à peu, ils étendirent leur champ d’action à la capitale de la province, Durban et même à Johannesburg. En 1967, le groupe commença à enregistrer pour Radio Zoulou, station du service public sud-africain émettant en FM à l’intention exclusive des locuteurs zoulous du bantoustan du KwaZulu. Ils enregistrèrent leur premier disque en 1973 chez Gallo, le principal label musical du pays, Amabutho, qui fut rapidement disque d’or, le premier de l’histoire pour des musiciens noirs africains. En 1975, Shabalala se convertit au christianisme et le répertoire du groupe s’orienta vers des hymnes religieux, d’inspiration méthodiste. Il enregistra coup sur coup deux albums de musique religieuse, Ukukhanya Kwelanga (1975), qui fut double album de platine, et Ukusindiswa (1976). En 1981, sa réputation commençant à franchir les frontières, LBM fut invité à se produire à Cologne, en Allemagne, pays où il connut un immense succès, au point d’y retourner dès l’année suivante. En 1985, ce fut la rencontre avec Paul Simon qui allait donner une dimension vraiment internationale à leur talent. Venu en Afrique du Sud pour enregistrer une partie de son album Graceland, le chanteur américain entra en contact avec Joseph Shabalala et fit venir le groupe à Londres pour enregistrer Homeless (musique de Shabalala, paroles anglaises de P. Simon). Paul Simon et Joseph Shabalala furent accusés de rompre le boycott culturel de l’Afrique du Sud alors en vigueur, mais l’album fit découvrir Ladysmith Black Mambazo au monde entier grâce à cette association avec l’un des musiciens les plus célèbres de la planète. Ils ouvrirent la voie pour d’autres artistes sud-africains avant même la chute du régime ségrégationniste, comme Stimela, le groupe du guitariste Ray Phiri, ou Mahlathini and the Mahotella Queens qui purent se faire connaître en Occident. En 1988, sort le film MoonWalker de Michael Jackson où ils apparaissent durant le générique de fin pour chanter "Moon is Walking". P. Simon produisit trois albums de LBM à destination du marché américain : Shaka Zulu (1987), Journey of Dreams (1988) et Two Worlds, One Heart (1990) qui voit apparaître le grand musicien de funk George Clinton. En décembre 1991, Headman Shabalala, frère de Joseph et basse dans le groupe, fut abattu par un blanc, Sean Nicholas, un assassinat considéré comme raciste. Joseph Shabalala arrêta de chanter. Soutenu par sa foi chrétienne, il finit par se remettre au chant. La fin de l’apartheid dans la première moitié des années 1990 changea beaucoup de choses pour le groupe. La libération de Nelson Mandela après 27 années de prison en 1990 fut suivie du premier album d’hommes libres du groupe, Liph' Iqiniso (1993), sur lequel la dernière chanson, "Isikifil' Inkululeko" ("La liberté est enfin là"), célèbre la fin de la servitude. Shabalala affirme que Nelson Mandela aurait déclaré peu après sa libération que les membres de Ladysmith Black Mambazo étaient des ambassadeurs de la culture sud-africaine. En 1993, Mandela se fit accompagner par le groupe à la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo. Ladysmith se produisit lors de la cérémonie d’investiture du président Mandela en mai 1994. La compilation The Best of Ladysmith Black Mambazo: The Star and the Wiseman (1998) a remporté un triple album de platine, avec plus d’un million de disques vendus rien qu’en Grande-Bretagne. Ils se produisent désormais sur toutes les scènes du monde seul ou auprès d’artistes comme Stevie Wonder, Dolly Parton, les Corrs, Ben Harper, ou encore à l’occasion de cérémonies officielles (Jeux olympiques de 1996, avec Jean-Paul II et Elizabeth II d’Angleterre entre autres). L’épouse de J. Shabalala, Nellie, fut assassinée en mai 2002, alors que le groupe était en train d’enregistrer l’album Wenyukela. En 2005, ils collaborent avec le English Chamber Orchestra, orchestre de musique de chambre, sur l’album No Boundaries, dans lequel ils reprennent des hymnes religieux célèbres et des standards de leur propre répertoires comme Homeless, mélangeant musique classique et sons zoulous. Le dernier album en date est Long Walk to Freedom, qui célèbre les 45 années d’existence du group. Ils y ont invité de nombreux artistes internationaux comme Zap Mama, Sarah McLachlan, Melissa Etheridge, Natalie Merchant, Emmylou Harris et Taj Mahal, ou sud-africains comme Lucky Dube, Vusi Mahlasela et Hugh Masekela. Parmi les thèmes récemment abordés par le groupe, la question du commerce équitable et les dangers de l’alcool au volant,


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