Reggae synonyme d'Halloween ? Vous n'y aurez pas cru ? Et pourtant, la musique jamaïcaine regorge de titres tous plus effrayants les uns que les autres, et certains même sont des classiques connus de tous ! Petit tour d'horizon avec notre sélection de 10 titres spéciale Halloween... Tremblez fans de reggae, tremblez !The Skatalites - SkalloweenUn titre on ne peut plus équivoque ! Halloween inspirait déjà les artistes jamaïcains des années 60 et les Skatalites sont sans doute les premiers à oser le clin d'oeil avec ce jeu de mot tout trouvé. Un morceau entièrement instrumental dont le groupe a le secret avec des mélodies rappelant les génériques de séries ou de dessins animés de vampires. Le tout en restant irrésistiblement dansant bien setucirc;r.Desmond Dekker - DraculaDesmond Dekker tombe sous le charme d'une séduisante jeune fille alors qu'il se promène sur la plage par une nuit pluvieuse. Ils se prennent les mains et lorsque la fille lui sourit, stuppeur : "Believe me folks ! She was a Dracula !" La star du ska met en garde ses amis : les filles qui ont un visage d'ange sont parfois prêtes à vous sucer le sang. "Ne tombez pas amoureux". Sans doute une métaphore pour parler des femmes vénales...King Horror - Dracula Prince of DarknessCe Dracula-là n'est pas une métaphore. L'artiste va jusqu'à annoncer la couleur dans son nom de scène. L'identité de cet effrayant deejay reste un mystère et plusieurs témoignages se contredisent à ce sujet. On peut lire ici et là qu'il s'agit du chanteur Laurel Aitken ou un Trinidadien installé à Londres nommé Young Growler. Qui qu'il soit, ce King Horror a laissé derrière lui un paquet de "spooky tunes" comme Loch Ness Monster, Ghost Hour, Frankenstein et ce magnifique et terrifiant early reggae Dracula Prince of Darkness, sorti en 1969.Bob Marley - Mr BrownBob Marley en personne a apporté sa contribution aux "duppy tunes", les chansons jamaïcaines qui se réfèrent aux fantômes, une vraie croyance sur l'île caribéenne. Quand Marley était enfant, une rumeur en Jamaïque racontait que trois fantômes parcouraient le pays à bord de cercueils en cherchant un dénommé Mr Brown. Marley et ses Wailers en font un sublime morceau. La voix ténébreuse de Peter Tosh se fait entendre au loin sur une instru pleine de sonorités flippantes signée Lee Perry et dont la version instrumentale des Upsetters se nomme logiquement Dracula. Et si vous tendez bien l'oreille, vous reconnaîtrez les accords d'un autre morceau des Wailers tout aussi angoissant : Duppy Conqueror.Lee Perry - Ketch VampireOn ne peut pas parler d'Halloween sans évoquer Lee Perry. Dracula, Haunted House, Ghost Danse, Disco Devil, Ketch Vampire... Le champ lexical de l'épouvante a toujours inspiré le producteur et musicien. D'ailleur, Scratch n'est-il pas comparé à un sorcier lorsqu'il bretucirc;le son studio ou part dans des créations artistiques toutes plus dingues les unes que les autres ? Le producteur fou a également longtemps montré son intérêt pour le voodoo et entretenu l'ambiguité autour de ses penchants pour la magie noire. Brrrrrrrr !Peter Tosh - VampireDes cris de ce qui ressemble à un loup-garou introduisent ce classique de Peter Tosh figurant sur son huitième album solo No Nuclear War sorti en 1987, l'année de la mort de l'ancien Wailer. Si l'on connaît la tendance de Peter Tosh à comparer ceux qu'ils n'aiment pas (politiciens, hypocrites, esclavagiste, businessmans...) à des vampires, l'épouvante a bien sa place dans la chanson ponctuée par des cris de bêtes et de femme terrifiée. Le dub du morceau est d'ailleurs sous-titré Dracula Version et est encore plus truffé de bruits inquiétants en tous genres.Lone Ranger - Barnabas CollinsEn 1979, le deejay Lone Ranger se déguise en vampire sirotant un verre de sang sur l'album Barnabas in Collins Wood. Le titre fait référence à un personnage fictif - un vampire - tiré d'une série culte des années 70 diffusée sur la chaîne américaine ABC : Dark Shadows, adaptée au cinéma par Tim Burton en 2012.Easy Star All Stars ft. Mikey General et Spragga Benz - ThrillahThriller de Michael Jackson est sans doute le titre d'épouvante le plus connu de l'histoire de la musique. En 2012, le groupe Easy Star All Stars s'amuse à reprendre l'album du même nom en version reggae (comme il l'avait déjà fait avec Dark Side of the Moon de Pink Floyd ou Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles). Pour le titre éponyme, devenu Thrillah (patois yardie oblige), c'est Mikey General qui se charge de reprendre le rôle du roi de la pop sur un tempo ralenti façon reggae. Quant à la voix de Vincent Price - vous savez, celle qui vous colle des frissons à la fin du morceau avec son rire venu tout droit des ténèbres - elle est remplacée par celle de Spragga Benz pour un effet des plus réussis.Tommy Lee Sparta - Dark CloudsLa chorégraphie du clip de Thriller a sans doute inspiré ce clip de Tommy Lee Sparta. Le Jamaïcain, apparu sur la scène dancehall en 2008 avec son style gothique, a fait appel à la danseuse française Mylana Malsert pour le clip de Dark Clouds. Un titre fidèle au répertoire de l'artiste, spécialisé dans ces morceaux qui vous collent les chocotes. Baladez-vous sur sa chaîne youtube, vous ne serz pas déçus...Derrick Parker et Carl Meeks - Walking DeadLes artistes jamaïcains continuent de nous filer les jetons en 2019 ! Carl Meeks et Derrick Parker se sont récemment associés au label français Rub A Dub Mrkt pour un tune digital puissant façon soundclash sur lequel ils comparent les soundboys à des morts-vivants et des zombies. Sound ah go dead tonight !
Le magicien Manudigital est de retour avec un nouveau projet. Dub Trotter (X-Ray Production, dispo ici) est le fruit d'une tournée réalisée dans pas moins de 20 pays pendant 2 ans. Au gré des escales, il a concocté un album presque exclusivement dub, mais toujours caractérisé par cette touche digitale qui lui est propre et qui rend le projet excellent.L'album est, dans sa majorité, instrumental. En effet seuls 3 titres des 10 au total contiennent des vocals avec la présence de Joseph Cotton, qui a accompagné Manudigital sur de nombreuses dates mais également Peter Youthman, ODG et Blackout JA. On compte aussi une belle collaboration entre notre frenchy et les mexicains de Bungalo Dub dont on reparle plus bas.
Bien que Dub Trotter soit composé de beats rapides dans l'ensemble, nous débutons sa découverte avec L'île aux canards, une entrée sombre et planante à coup de drop et chant de fletucirc;te qui annonce de suite le nouvel angle musical qu'a choisi de proposer l'artiste. On retrouve cette ambiance quelque peu mystique avec les morceaux Manila et Mexicali. Noumea Hotel Room nous offre tout autre chose, à l'aide de petites sonorités rappelant les jeux d'arcades. On se plait à l'écoute de Safe Guard dans la même veine qui décoiffe. C'est une exploration plus dubstep que notre oreille accueille sur Must Get brillant remix de son ancien titre Must Get Panic sorti en 2016 aux côtés de Peter Youthman. On big up ODG pour cette participation et on se laisse conquérir par la touche dancehall et le melodica planant qui viennent faire de cette réappropriation un titre puissant.
Avec Manila, débute une véritable transe musicale sur un dub hybride surfant parfois même discrètement avec le UK et une house orientale. Au programme, des interventions très organiques qui tapent fort nous replongeant dans les débuts de l'univers techno tout en oscillant avec des pauses spirituelles et délicates voyageant au coeur de l'Asie, et faisant ainsi bien porter son nom au morceau (Manila étant la capitale de Philippines). Canada Airport est une belle surprise avec son univers 100% techno old school et drum et bass. Eurostar est dans la même ligne mais possède un côté beaucoup plus obscur avec son intro profonde, grondante et sa puissance digitale répétitive accompagnée d'aigus hypnotiques. On note un grand contraste avec d'autres titres comme Iztapalapa, où l'on savoure un dub profond et conquérant concocté de l'autre côté de l'Atlantique par Bungalo Dub. On salue ici le travail de la section cuivres qui vient intensifier le tout et accentuer la profondeur de cette pépite musicale ! Sans doute notre coup de coeur sur ce projet !Safe Guard s'impose avec la puissance de Blackout JA qui ne délaisse en rien son flow dancehall que Manudigital couple ici à merveille à des kick bien affutés. Un pur régal et des lyrics que l'on apprécie tout autant que le son. On continue dans un dub électro des plus énervés avec Dub de 13 en featuring avec Joseph Cotton avant de clôturer entre fond mystique et beat énergique sur Mexicali. Un savant mélange qui résume parfaitement cet album. Manudigital a fait de Dub Trotter un album dub subtil. Peu importe le style il n'a pas froid aux yeux et ne déçoit jamais. On trouverait presque l'album trop court mais il suffit de faire replay et c'est reparti !
Cette année, le chanteur Natanja nous a dévoilé une autre facette de son travail musical en créant une maison de disque répondant au nom de Fawud. Avec son label, il a produit et sorti la réédition de l'album Time des vétérans rastas jamaïcains KushArt. Une belle aventure bien entendu freinée par la crise sanitaire, mais qui a au moins eu le mérite de voir le jour dans les bacs avec ce superbe album. Retour sur cette expérience et les futurs projets avec Natanja lui-même : Reggae.fr : Salut Natanja, peux tu te présenter brièvement ?Natanja : Je suis un artiste chanteur et ancien percussionniste qui évolue dans le milieu de la culture reggae et la musique urbaine. Cela englobe, le roots, le new roots, le dub et le dancehall et parfois je pose ma voix sur des riddims hip hop ou trap. Né en Guadeloupe, je vis en France depuis l'an 2000 et c'est ici que j'ai commencé à faire mes premières scènes en tant que chanteur. Depuis j'ai eu la chance de chanter un peu partout en France mais également en Angleterre, au Portugal, en Suisse, en Espagne et en Jamaïque.NDLR : Natanja vient justement de sortir un nouveau titre intitulé I Have A Dream, qui vous donnera une belle idée de la vibe de l'artiste :Tu officie depuis une vingtaine d'années au sein du mouvement reggae en France en tant que singjay et tu as fondé le label Fawud Production l'année dernière, raconte-nous le cheminement qui t'a mené à la création de la structure ?etEacute;tant souvent sur les routes, avec une personnalité assez accessible, j'ai pu faire de nombreuses rencontres d'artistes, d'organisateurs ou de personnes liés à cette musique.. J'ai également souvent eu des opportunités qui se sont présentées à moi mais n'ayant pas la structure professionnelle ni la confiance nécessaire, je n'ai pas pu les saisir sur le moment. Un jour j'ai pris la décision de me lancer car l'expérience m'a aussi montré que beaucoup d'entrepreneurs ont commencé avec peu de moyens.Peux-tu expliquer à nos internautes le choix du nom FAWUD ?Le choix du nom " Fawud " est lié au concept d'aller de l'avant malgré les obstacles, de faire avec ce que l'on a. Le mot Fawud est tiré du mot Forward en anglais qui illustre bien cette idée. Car la vision du label est de travailler avec tous les acteurs qui le souhaitent mais aussi de pouvoir créer des ponts entre l'ancienne et la nouvelle génération afin d'aller de l'avant tous ensemble.La première sortie du label c'est justement l'album Time de KushArt, peux-tu nous présenter ce groupe ?KushArt est un trio d'harmonies vocales reggae roots, ska et rocksteady, composé de Barrington Lord, Anthony Feurtado et Joel aka Kush Brown. Ce dernier a formé le groupe en 1979 à Trenchtown (Ja). En 1984, KushArt a sorti son premier single Year 2000 sur le label Food, Clothes et Shelter. Ce titre a été écrit par les trois chanteurs dans un effort collectif. Le single a reçu une diffusion encourageante sur les stations de radio locales et a attiré une audience internationale aux Etats-Unis et à Londres. En 1989 ils ont sorti leur album intitulé Time. Plus récemment vous les avez setucirc;rement vus en concert au Rototom Sunsplash Festival (2017 et 2019) en Espagne, au Reggae Jam Festival en Allemagne (2017 et 2019), au Reggae Geel en Belgique, à Bagnols Festival et France (2019) et à Sao Paulo au Brésil (2018). Deux membres du groupe (Joel et Anthony) sont aussi membres du groupe Silverstones appartenant à l'écurie du fameux Studio One. Peux-tu nous expliquer comment tu les as rencontrés ? Et comment les as-tu convaincus d'enregistrer un album !J'ai rencontré Joel (Kush) et Gabrielle (le manager du groupe) à Kingston en Jamaïque car je résidait chez eux en mai 2018. A cette période j'étais de passage sur l'île afin d'enregistrer le clip pour le titre Dreader Than Dread avec Pete Beng présent sur place. Au cours de cette semaine j'ai également rencontré Barry et Anthony, les deux autres chanteurs du groupe KushArt. Ils ont pu ressentir ma détermination au travail, percevoir quelques traits de ma personnalité et après quelques échanges ils ont compris ma vision et ma volonté de créer un label. Depuis ils furent de bon conseil. Après la création du label les choses se sont précisées, nous avons décidé de sortir une réédition del'album Time initialement sorti en 1989, pour après enchaîner sur des projets plus récents.Quel est ton souvenir le plus marquant du processus de creation et d'enregistrement de l'album ?Le tout début de l'aventure, quand Gabrielle le manager du groupe m'a envoyé un message pour me dire " Son, we want to work with you, you know ! ", en gros qu'ils souhaitaient travailler avec moi. Tu voyages très régulièrement en Jamaïque, retournes-tu aussi souvent en Guadeloupe d'où tu es originaire ?Je ne suis pas retourné en Guadeloupe depuis 2016 pour le décès de mon père. Mon amour pour la Guadeloupe est intact et le moment venu j'y retournerai, mais je ne peux dire quand précisément.En tant que chanteur aussi à l'aise sur du roots que du reggae plus moderne, tu as sorti des singles plutôt dans dancehall l'année dernière, d'autres projets à venir te concernant ?Je viens de sortir le titre nyahbingy I Have A Dream et il sera suivi d'un titre Dub Uk stepper Nah Lose Your Joy. Le compositeur Warbass et moi avons décidé de célébrer les 10 ans de notre première collaboration, en musique avec ce titre. Sinon d'autres titres dancehall et hip hop sont à venir, en gros je continue mon expression artistique à travers mon voyage musical.Et concernant le label ? Quels sont les prochains artistes que tu sortiras ?Le label est en préparation d'un EP 5 titres intitulé Five, d'une chanteuse encore inconnue, mais également du deuxième album du groupe KushArt et d'un projet One Riddim en collaboration avec l'équipe de Seedness Records en France. Pour le moment les productions du label sont essentiellement reggae roots, mais par la suite nous prendrons la direction du new roots et du dancehall tout en gardant un message dit conscient.Longue vie à Fawud ! merci !
On avait laissé la princesse écossaise du raggamuffin en 2018 avec l'album Born Again. Soom T est de retour en cette rentrée avec The Arch (Xray Productions, dispo ici), prêt et dans les starting blocks depuis plusieurs mois, puisque sa sortie a été décalée du fait de la crise sanitaire. Mais la qualité de l'album valait bien toute cette attente. Nul doute que les fans de la chanteuse seront conquis. Les novices n'en resteront pas moins séduits. Pour l'élaboration de ses 12 titres, l'artiste de Glasgow s'est fait épauler par son acolyte Dj Kunta à la production. Mais c'est aux musiciens lyonnais Highly Seen qu'elle a fait appel pour la composition et l'enregistrement. En résultent des titres très digitaux imprégnés d'une saveur 80's irrésistible, comme sur Original That's Me ou Salute To The Boss. Fini les incartades soul ou hip hop comme sur ces autres albums, Soom T propose - avec les riddims présents et sa manière de chanter - un très large spectre de ce que le reggae a à offrir : reggae digital, dub, ragga dancehall et plus encore. On apprécie en particulier Sold Out To The Devil ou Vampire Of The Vampire, au reggae vintage porté par des flows hypnotisants. D'autres titres dancehall digitaux sont beaucoup plus modernes, tels que Love The People ou Son Finger, qui risquent de faire bien mal en sound system !!!Soom T s'octroient quelques pauses purement reggae avec What Do I Do, l'excellent new roots Master Of Your House, ou encore le très roots et ettonant World Be Better. Avec son habituel franc parler, elle aborde son pays, son quartier mais aussi ses origines indiennes, et surtout son engagement spirituel et sa philosophie chrétienne, laquelle est aussi présente sur la couverture et a inspiré tous les morceaux. L'album se clot avec le conquérant Far From Home. Pour nous, cet album représente aussi la puissance du reggae au féminin. Elle album qui arrache, un album qui fait du bien.Tracklist : 1. Original That's Me2. Salute to the Boss3. Sold out to the Devil4. I Saw a Sign5. Love the People6. Likkle England7. What Do I Do8. Master of Your House9. Son Finger10. Vampire of the Empire11. World Be Better12. Far From Home
Alors qu'il se fait d'habitude assez discret, on a pu voir Pupajim participer à tous les gros projets de ces derniers mois (Dear Friend sur le dernier album d' Alpha Steppa Raise The Ark, Water sur celui d'OBF Signz, Aubépines avec Biga Ranx sur son opus Sunset Cassette...) et avec à chaque une big tune à la clé. Rassurez-vous le MC en avait gardé sous le pied et nous revenait avec ses acolytes Rootystep et Mac Gyver au début de l'été pour un superbe nouvel album de Stand High Patrol : Our Own Way (Stand High Records, dispo ici). Ce nouvel opus s'ouvre sur Morning, introduction parfaite où Pupajim nous accueille d'une voix douce et posée sur des cris d'animaux qui font office d'instrumentale, ça commence bien. etCcedil;a continue avec des pures productions Stand High Patrol comme le sublime Sailing in Rough Seas dans un style aussi sweet que jazzy ou encore Dub o'Clock et son riddim digital sur lequel Pupajim nous conte son amour du soundsystem et du " dub a dub ". Les big tunes s'enchainent : on retrouve Along the River qu'on avait pu savourer un peu avant la sortie de l'album en guise de mise en bouche avant de tomber sur l'un de nos coups de coeur de cet album (et même de cette année), The Factory, une instrumentale épurée et mélancolique où Pupajim nous parle de Jay et Amy, un couple fictif dont la vie, la routine et les embuches parleront malheureusement à coup setucirc;r à beaucoup d'entre nous. On retrouvera l'histoire de Jay un peu plus tard dans l'album puisque les Stand High nous en offrent une autre version à l'instrumentale beaucoup moins sobre et plus rapide sur laquelle le chanteur nous offre une version différente de son texte (Jay's Life). Mais prenons un peu l'air et allons faire un tour In the Park, un morceau frais où les Stand High mélangent jazz et Rocksteady avec toujours autant de talent et où les airs de trompettes de Merry viennent répondre à merveille au flow de Pupajim. On demeure dans l'expérimental et le crossover avec des titres comme Rain in the Window où le dub a dub des Stand High flirte avec le jazz, le lo fi et le trip hop. De même pour Every Plane dans un style house/ lounge music ou encore The Train, une instrumentale endiablée aux frontières entre dub, electro et bass music. Comme nous y a habitués le crew Brestois, on a aussi droit à une bonne dose de hip hop : " à l'ancienne " et rappé en Français sur Belleville Rap, ou dans un style beaucoup plus west coast US qui ravira les breakers avec D funk. Les Stand High nous offrent même un morceau très dancehall avec Rainy Ragga sur lequel Pupajim lâche un texte fracassant. L'opus se conclut sur le sublime Last Days of Winter, une ballade tranquille et planante dont le texte touchant rappelle forcément des souvenirs magiques à tous les parents. Our Own Way, un album de plus sur lequel les Stand High nous régalent par leur précision, le soin apporté à chaque détails et toujours cette facilité à mélanger les genres tout en gardant une identité propre, on adore. Saluons au passage le travail de Kazy qui accompagne les Stand High depuis leur premier album en créant un univers visuel unique particulièrement recherché. On vous invite à regarder les animations qu'il a réalisées pour cet album disponible sur youtube.Tracklist : 1. Morning2. Sailing in Rough Seas3. Blues4. Dub o'clock5. Along the River6. The Factory7. In The Park8. Rain in the Window9. Jay's Life10. Every Plane 11. Belleville Rap12. The Train13. Our Own Way14. The sound of Nature15. Rainy Ragga16. D Funk17. Last Day of Winter
Guy-al MC est un des vétérans de la scène ragga dancehall. Il est l'un des membres fondateurs du Métal Sound, collectif historique de la scène reggae francophone. Il a sorti plusieurs albums (NAW est son dernier effort) mais est très actif également en termes de productions. Il a son propre label Walla Productions et a crée une structure d'édition Intertenpub avec d'autres artistes du mouvement (Mc Janik, Guy-Al Mc, Dj Kaprisson, Straika, Tiwony ou encore Toktone). Fort de ce réseaux de frères musicaux, il a lancé le concept des compilations Reyel Riddim il y a une dizaine d'années. Au début de l'été, Guy Al a fait trembler la planète reggae avec son big tune N'oublie Pas, qui n'était qu'une introduction au tsunami musical qu'il allait ensuite nous offrir avec son compère Kaprisson. Le collectif nous a en effet offert - à l'occasion de la sortie du Reyel Riddim volume 21, un double one riddim composé de 55 titres !! Côté reggae, c'est le Klikating Riddim qui constitue le 21ème numéro du Reyel, instrumentale sur laquelle pose Guy Al sur N'oublie pas justement. On y apprécie également les versions de Scéna avec Blessed Love, Jilly'Hi et Iana avec Mes manman et on retrouve aussi sur le projet aussi bien des artistes connus comme : Mc Janik , Pierpoljak, Féfé Typical , Straïka D, Tiwony, Difanga, General Lion I ainsi que d'autres en devenir.Côté dancehall, la team lance un nouveau concept intitulé Tchek La Zik et balance le All Night Long Riddim, composé et réalisé par Dj Kaprisson, à l'origine de diverses productions comme Piti a piti, On line, Pa chéché sav riddim, Woukouk riddim, Free riddim 1 et 2. Le All Night Long propose plus de 25 titres dont le single Ma femme est folle de Mighty Killa. On apprécie aussi entre autres sur l'instru les versions de Cali P, Icess Majoumba, Daddy Gal, Straïka D ou Thorn.Au total, avec plus de cinquante titres en français, en anglais, en créole, le Reyel #21 et le Tchek La Zik constituent LA compilation de cette fin d'été. Mais que font les radios ???
L'aventure Foodja Crew c'est une histoire de " famille " qui se vit depuis la fondation du crew en 2003. Originaires de Saint Jean d'Illac (33), les membres du Foodja Crew sont animés par la passion de la musique et l'envie de partager leurs valeurs d'unité et leurs expériences de vie. Leur flow, leur énergie et leurs textes pleins de bon sens leur ont permis d'enchaîner de nombreuses dates en sound system et d'écumer les scènes aux côtés d'artistes comme Big Red, Tomawok, Tonton David, Joseph Cotton et bien d'autres. Après déjà deux albums " Raggarage " (2015) et Tome 1 (2017), le Foodja Crew célèbre cet été, malgré le contexte actuel, la sortie d'un troisième album dont le titre éponyme La route des sages résume parfaitement l'état d'esprit du combo qui, à travers les années, ne se laisse acheter par personne et continue à avancer en clamant des vérités qui fâchent et des messages faits pour éveiller les consciences. Dans ce nouvel album de 17 titres on savoure des instru hip-hop colorées de multiples influences musicales bien dosées qui se mêlent aux textes affutés de Mister J et TTM (Tonton Margelle). On apprécie tout particulièrement leur titre Fier invitant à toujours garder la tête haute " Tout ne tourne pas rond mais il faut donner des coups de talons pour remonter à la surface ". Aux paroles s'ajoutent une belle exploration musicale même si le hip-hop reste le style dominant. On goetucirc;te à la fraîcheur du beat trap electro de Neirda sur Pyroman au mic, No comment quant à lui est tout en profondeur avec l'effet soul jazzy du sax envoutant et le rock de la guitare électrique qui apporte un côté américain sublimé par les chants en français et anglais de nos deux acolytes engagés. La bass music s'invite aussi sur Why Not, le dancehall sur Laisse Faire qui invite à rompre les codes et les normes et enfin oser à s'exprimer. Enfin le titre Foodja Crew embarque le hip-hop en terres andalouses avec son fond de guitare captivant. Les alliages musicaux s'assemblant au hip-hop continuent de nous surprendre et satisfaire avec l'univers techno amené en douceur sur Vers la conquête du globe, le côté pop rock sur Mouvement, Rapocalypse (Mister J et Goliath) qui use d'un mélange de styles des plus énergiques pour appeler à se tendre la main et vaincre la violence. Les influences reggae sont aussi mises à l'honneur sur Raggarage et son hip-hop/reggae yardie style à la Entourloop. La boucle est bouclée avec Keep rising qui vient clôturer l'album sur des touches rock reggae. Un savoureux combo sax, percussions et paroles inspirantes. Le foodja crew n'a pas froid aux yeux, il chante ce qu'il pense et ce qu'il expérimente au quotidien tant les expériences amères que les belles aventures. Dans un monde divisé ces fiers représentants de l'underground, armés de la sagesse des anciens, offrent un album musicalement bien maîtrisé et des textes puissants délivrés aux générations futures pour créer un monde meilleur fait de vraies valeurs. La musique leur réussit et nous fait grand bien ! Big up Foodja Crew.